Pédiatre exerçant depuis 20 ans, j’ai été confrontée à l’hémophilie pour la première fois il y a environ 6 ans.
En 2015, j’ai reçu un papa accompagnant ses deux garçons de 3 et 11 ans hémophiles A .Le plus grand avait été circoncis à l’âge d’un an, ce qui avait révélé la maladie devant le saignement important qui avait suivi l’acte. Le papa désirait réaliser la circoncision de son deuxième garçon et éviter le scénario vécu par le frère ainé.
A l’époque, je ne savais pas vraiment à qui l’adresser, alors je lui demandé de me laisser le temps de passer quelques coups de fils pour organiser cette intervention. Je me suis vite rendue compte qu’en absence de facteurs, une circoncision n’était pas possible . Je suis restée en contact avec la familles pour gérer les épisodes de saignement que l’on arrivait souvent à stabiliser par administration de dicynone et parfois plasma frais congelé…
En 2017, le soulagement est venu par une hématologue du pays ( devenue médecin référent) en collaboration avec la fédération mondiale de l’hémophilie ce qui a permis d’améliorer la prise en charge des patients hémophiles grâce à la disponibilisation des facteurs au moins pour gérer les accidents aigus.
Depuis lors mon petit patient a été circoncis après administration de facteur . Suites simples.